Les nappes se remplissent en hiver, lorsque la pluie qui tombe peut s'infiltrer dans le sol. C'est ce qu'on appelle la recharge. Ensuite, à partir du printemps lorsque la végétation reprend, l'eau qui tombe est directement absorbée par les végétaux et ne permet plus de recharger les nappes. Leur niveau baisse, c'est ce qu'on appelle la vidange. Les précipitations hivernales sont ainsi indispensables pour la bonne réalisation du cycle de l'eau.
Dans le bassin, l'eau destinée à l'alimentation en eau potable est captée dans les nappes, il n'y a pas de prélèvement en eau superficielle. C'est aussi dans les eaux souterraines que se font les autres prélèvements. En moyenne sur les années 2017 à 2020, 5.2 millions de m3 ont été prélevés sur le bassin de la Brèche. C'est l'alimentation en eau potable qui représente le premier usage avec environ 3.1 millions de m3 de moyenne. L'industrie constitue le second usage (1.3 million de m3) suivie par l'irrigation agricole (800 000 m3). La tendance pour l'industrie est cependant à la baisse d'année en année, contrairement à l'irrigation agricole qui a plus que doublé entre 2017 et 2020, ce qui fait qu'en 2020, ces 2 usages sont presqu'équivalents, autour de 1 million de m3.
L'état quantitatif des eaux souterraines est suivi par 2 piézomètres sur le bassin de la Brèche, celui de Noirémont et celui de Catillon Fumechon. Les données sont visualisables sur le portail national d'accès aux données sur les eaux souterraines.
Depuis l'été 2021, les précipitations sont globalement inférieures aux normales. 2022 a été particulièrement déficitaire (3ème année la plus sèche depuis 1945) et le début de l'année 2023 a été à peine mieux. Il n'y a qu'en mars et avril que les précipitations ont été excédentaires par rapport aux normales, mais entre octobre 2022 et mars 2023 (période de recharge), le déficit reste de 17% (source : Météo France - station météo de Beauvais Tillé). La recharge des nappes a tardé à démarrer et n'a été que très légère. Plus que jamais, il convient de faire attention à cette ressource qui n'est pas illimitée et de faire preuve de sobriété dans nos usages.
Les niveaux piézométriques relevés par le BRGM sont synthétisés dans les tableaux ci-dessous :
En ce qui concerne les eaux superficielles (débit), les pluies de printemps ont permis de maintenir un débit acceptable, bien qu'inférieur aux normales. Malheureusement, entre mai et juillet, l'absence de précipitation associée à la faiblesse des niveaux de nappe ont entrainé une chute du débit mesuré à Nogent sur Oise. Les précipitations de fin juillet - début août ont permis une remontée des débits, mais encore trop faible.
Au vu de la situation (niveaux inférieurs au seuil d'alerte renforcée), un arrêté de restriction a été pris par la DDT.
Restrictions en oeuvre sur le bassin à partir du 17/07/2023
Vous trouverez plus d'information sur les modalités de déclenchement des seuils sur notre lettre d'information de juillet 2023 : https://www.calameo.com/read/007425839e95b7beaa320